Après le Portugal et l'Allemagne, l'Espagne est la 3ème nation à se qualifier pour les 1/2 finales. La France quitte donc la compétition sur un bilan très moyen : 1 victoire, 1 nul et 2 défaites. Pourtant tout n'est pas à jeter.

L’Espagne a joué comme on s'y attendait : une conservation collective du ballon. Le schéma de Blanc, lui, était prudent. Debuchy et Réveillère à droite pour bloquer le côté le plus offensif de l'Espagne avec Iniesta et Jordi Alba. Avec cette composition, Blanc montre clairement sa volonté de d'abord bien défendre avant d'aller apporter le danger devant. Or, ce plan repose sur un plan précis : tenir. Et les Bleus ne vont pas y arriver : une glissade de Debuchy, un Malouda qui marche et laisse Xabi Alonso libre comme l'air et voilà l'Espagne devant. Sur ce match, c'est mon principal reproche à Blanc. A la vue de la composition, je me suis dis il ne faut pas être mener sinon tout le plan est mort. Un fois le but pris, qu'est-ce qu'on fait ? La réponse : on attend la 60 ème. L'heure de jeu pour prendre des risques, pour faire rentrer Menez et tenter de provoquer.

Face à cette Espagne usante, le sentiment de l'extérieur est qu'il y avait la place. La charnière Ramos / Piqué n'apparait pas rassurante. Et devant, il manque quand même un perforateur à l'image de Messi avec l'Espagne. Les Bleus n'ont pas été ridicule mais il a manqué ce quelque chose qui crée les exploits : le dépassement de soi. Cette génération semble manquer de cette état d'esprit si essentiel au sport, ce dépassement de soi, ce sens du sacrifice au profit du collectif. Trop peu l'ont dans cette équipe.

Néanmoins, durant cet Euro (au moins les 2 premiers matchs) et plus particulièrement dans les matchs de préparation, on a aperçu un projet de jeu. Une volonté de construire le jeu, de jouer sur la largeur, de déplacer l'adversaire. Sur l'Euro, cela s'est un peu moins vu mais il ne faut pas oublier que c'était aussi la première grande compétition pour beaucoup de joueurs. Donc il ne faut pas baisser les bras après le premier échec. La persévérance est essentielle à la réussite.

Par contre, le comportement de Nasri (insultes à priori d'un journaliste) doit être banni et repris. Cette équipe de France est en pleine reconstruction et il ne faut pas oublier d'où l'on vient, de nulle part. Mais on reste sur une pente glissante, très glissante que Nasri a semblé-t-il emprunté et nous ramène vers nos démons.