En raison d'un changement importante de vie et d'activité professionnelle, je n'ai pas pu ces dernières semaines m'exprimer sur ce blog. Il va falloir rattraper ce petit retard car la planète foot, elle, a continué de tourner.

L'Euro 2012 a ouvert ses portes. Au départ de la compétition, au petit jeu des pronostics, j'avais établi une liste de 3 favoris au regard des effectifs. Sans surprise, ces 3 favoris étaient l'Allemagne, l'Espagne et les Pays-Bas. Après ce 1er tour, les Pays-Bas sont déjà passé à la trappe, avec un jeu trop individuel et une défense trop lente. Les Allemands et les Espagnols, eux, ont tenu leurs rangs et continuent de répondre au statut de favori.

Derrière ces 3 favoris, au rang d'outsiders/surprises, j'avais mis la France, la Pologne et la Russie. Pas finalement tant pour gagner la compétition mais plus pour réaliser un joli parcours dans cet Euro 2012. J'avais placé la France en outsider quasiment aux derniers moments puisque les matchs de préparation m'ont rassuré et entrainé une nouvelle dynamique dans cette équipe. Mais après ce 1er tour, la France laisse ... perplexe. Très moyenne face à l'Angleterre, elle avait pourtant eu globalement la maitrise du ballon mais sans se montrer dangereuse. On se dit qu'il faut laisser du temps à cette France convalescente. Le prestation face à l'Ukraine est nettement plus convaincante, et malgré quelques hésitations défensives, les Bleus séduisent et entrainent avec eux un nouvel élan, une nouvelle sympathie qui fait plaisir de retrouver. Face aux Ukrainiens, les Bleus ne sont pas fantastiques outre-mesure, mais on sent qu'il y a un projet de jeu, un souci de construire, de ne pas faire n'importe quoi avec le ballon et surtout que tout le monde va dans le même sens. Ribéry redevient performant, Benzema apparaît comme le meneur technique de cette équipe, Cabaye comme un élément essentiel. Même le début de polémique suite au mauvais geste de Nasri après son but contre l'Angleterre s'éteint car l'histoire semble avoir été repris tranquillement en interne sans mettre le feu à la maison.

Mais face à la Suède, ces Bleus ont à nouveau deçu. Alors oui, perdre et aller en quart de finale, on a connu pire et il y a forcément plus grave. Perdre et être mauvais, faire un non-match, ne pas être dans son soir, ça arrive, et à la limite, on peut le comprendre, du moins je peux le comprendre et l'accepter. Cependant, perdre avec le maillot des Bleus sur le dos, dans une compétition officielle, surtout en cette période de reconstruction et de reconquête d'amour et de supporteurisme suite aux erreurs passés, les Bleus n'ont pas le droit d'afficher un visage si pâle, si amorphe. Car ce n'est pas tant sur le plan du jeu que ces Bleus hier m'ont deçu mais c'est, à nouveau, sur leur comportement. J'arrive à accepter que les joueurs ne soient pas bons, que la pression les bloquent mais pas avec aussi peu d'entrain, aussi peu d'esprit de révolte. Après l'ouverture du score magnifique de Zlatan, on a pas senti une équipe qui avait envie de se faire mal pour chercher à inverser le cours des choses. Et ça c'est genant.

A ce titre, les choix hier de Laurent Blanc ne m'ont pas plu. Pas la composition de départ car il a voulu donner sa chance à Ben Arfa notamment, ce dernier ne l'a pas saisi, tant pis pour lui. Mais en cours de match, le fait de procéder à ces changements trop tard montre que Laurent Blanc a finalement un noyau de joueurs très restreint sur lesquels il compte. Pour la dynamique de groupe, je trouve ça d'abord regrettable car certains risquent de lâcher et de baisser d'intensité aux entrainements, ce qui peut se répercuter sur l'ensemble du groupe.

Mais bon, les Bleus sont en 1/4 de finale d'une grande compétition, on n'avait plus connu ça depuis 6 ans, donc il faut désormais se pencher sur nos points positifs pour tenter de pousser cette équipe à se dépasser et à réaliser un exploit contre l'Espagne, championne d'Europe et du Monde en titre.

En ce qui concerne, mes 2 autres outsiders, Pologne et Russie, forcément j'ai été deçu de constater leurs échecs respectifs dans un groupe pourtant très ouvert. Les Polonais malgré un état d'esprit remarquable ne seront pas parvenu à marquer leur Euro, notamment en état trop irrégulier et en jouant trop par à coups au sein d'un même match. Les Russes, eux, avec 4 points (le même nombre que la France) sont donc passés à la trappe en séduisant d'abord puis en décévant ensuite. Trop inconstant, à l'image de leur capitaine Arshavin, les Russes paient cher leurs errances. Heureusement pour eux, 2018 est encore loin.

Cet Euro 2012 très agréable à suivre par la qualité de ces matchs, réserve son lot de surprise à l'image de Grecs, que l'on attend jamais et qui sont pourtant toujours là. Leur 1/4 contre l'Allemagne est plutôt cocasse par rapport à l'actualité politique, mais la Grèce n'aura clairement rien à perdre dans cet Euro déjà magnifique pour elle. Les Tchèques eux aussi se rappelent aux bons souvenirs de l'Europe. Ils ne partiront pas favoris face au Portugal en 1/4 mais ils ont pourtant leur chance de qualification.

Enfin, j'ai envie de parler de l'Italie et de l'Angleterre. L'Italie car elle n'est jamais morte. Les scandales l'ont à nouveau touché avant la compétition mais pourtant les Italiens ont su répondre de belle manière sur le terrain et notamment rivaliser avec l'Espagne. Surtout, ils sortent d'un groupe compliqué avec une Croatie très agréable à voir jouer avec un petit métronome de grande classe, Luka Modric. Et les Anglais, eux aussi, sont là et bien là malgré la cascade de blessures et l'arrivée de Roy Hodgson juste avant le début de la compétition. La fierté anglaise a permis a cette équipe de terminer finalement première de son groupe, là où on ne l'attendait pas. Le choc Angleterre / Italie de dimanche soir s'annonce passionnant entre deux équipes qui ont tout à gagner. Je m'en frotte déjà les mains.